Pour réduire les risques de fausse couche et de malformations, voici l’habitude que les futurs pères doivent absolument abandonner trois mois avant la conception

Publié le 30 avril 2025
Pour réduire les risques de fausse couche et de malformations, voici l'habitude que les futurs pères doivent absolument abandonner trois mois avant la conception

On pense souvent que la préparation à la grossesse concerne uniquement la future maman. Pourtant, une découverte importante invite désormais les hommes à changer eux aussi certaines habitudes... avant même d’essayer de concevoir un enfant. Un geste quotidien, que beaucoup considèrent inoffensif, pourrait en réalité augmenter les risques de malformations ou de fausses couches. Mais pas d'inquiétude : la solution est simple et accessible à tous.

Pourquoi la fertilité masculine est-elle en danger ?

Imaginez une longue rivière paisible, dont l’eau se tarirait lentement chaque année : c’est un peu ce qu’il se passe avec la qualité du sperme des hommes dans le monde. Selon Hagai Levine et Shanna Swan, deux éminents chercheurs en santé publique, la concentration des spermatozoïdes chuterait d’environ 1,6 % chaque année. Résultat : en quelques décennies, la fertilité masculine a fortement diminué.

Les coupables ? Ils sont multiples : pesticides dans notre alimentation, tabac, obésité, stress… Mais un grand accusé revient régulièrement sur le devant de la scène : l’alcool.

L’alcool, ce poison discret pour les futurs papas

Si l’on conseille depuis longtemps aux femmes enceintes de ne pas boire d’alcool, il est grand temps d’élargir cette précaution aux hommes. Comme l’explique la professeure Bérénice Roy-Doray, spécialiste en génétique, consommer de l’alcool dans les mois précédant la conception altère la qualité du sperme et provoque des anomalies génétiques invisibles… mais aux conséquences graves.

Chez l’homme comme chez la souris, l’alcool entraîne une baisse du nombre et de la qualité des spermatozoïdes. Mais ce n’est pas tout : il peut aussi perturber l’expression des gènes liés au développement du bébé, notamment de son cerveau. C’est comparable à construire une maison sur des fondations fragiles : le risque d’accidents augmente.

Quels sont les risques pour l’enfant ?

Le lien est désormais clair : un père qui consomme de l’alcool dans les trois mois avant la conception expose son futur enfant à un risque accru de malformations, de fausses couches, voire de naissance prématurée. Selon une étude chinoise de 2020, l’augmentation du risque de malformations cardiaques grimpe de 44 % en cas de consommation modérée et de 52 % en cas de consommation excessive ponctuelle.

Il est important de comprendre que même une consommation jugée « raisonnable » peut provoquer des problèmes : il n’existe tout simplement pas de seuil sans risqueC’est un peu comme jouer à la loterie : parfois tout va bien, parfois le hasard est moins clément.

À quel moment faut-il stopper l’alcool ?

La bonne nouvelle, c’est que rien n’est irréversible. Comme le précise Denis Lamblin, pédiatre et président de SAF France, la toxicité liée à l’alcool sur les spermatozoïdes est réversible si l’on cesse la consommation environ trois mois avant la conception. Ce temps correspond à la durée de renouvellement du sperme : une sorte de « remise à neuf » naturelle.

Autre bonne nouvelle : si l’abstinence doit être maintenue par la future maman jusqu’à l’accouchement et parfois l’allaitement, le futur papa peut, lui, reprendre une consommation modérée après la confirmation de la grossesse. Mais attention : sans excès !

Pourquoi ce geste est crucial pour votre santé globale

Enfin, rappelons que limiter l’alcool n’est pas seulement une question de fertilité. Cela réduit également les risques de cancers (bouche, œsophage, sein…), de maladies du foie comme la cirrhose, de troubles cardiaques et même de démence précoce.

Un petit effort aujourd’hui peut donc semer les graines d’un avenir plus sain, pour soi-même comme pour son enfant. Comme le dit un proverbe bien français : « Mieux vaut prévenir que guérir. »