9 cerises sur 10 sont contaminées par des pesticides nocifs, en particulier lorsqu’elles proviennent de ce pays

Elles symbolisent l’arrivée des beaux jours, se dégustent à l’apéritif ou en dessert… Pourtant, les cerises font partie des fruits les plus exposés aux pesticides en France.
Selon une enquête récente basée sur 5 150 contrôles réalisés par les autorités françaises, près de 91,9 % des cerises issues de l’agriculture conventionnelle contiennent des résidus de pesticides. Plus préoccupant encore : dans près de 78 % des cas, plusieurs substances sont détectées simultanément.
Parmi elles figure le phosmet, un pesticide soupçonné d’être reprotoxique. Certaines cerises testées contenaient jusqu’à 10 substances différentes. De quoi inviter à la vigilance, surtout lorsque l’on sait que ce fruit est très apprécié des enfants.
Des molécules interdites toujours présentes
Autre élément préoccupant : certaines substances interdites en France depuis plusieurs décennies, comme le DDT ou le chlordécone, continuent de se retrouver dans les aliments, en raison de leur persistance dans l’environnement ou de l’importation de produits contaminés.
Les cerises ne sont pas les seules concernées : le céleri (91,2 %) et le pamplemousse (90,6 %) présentent également des taux élevés de résidus. Le pyriproxyfène, par exemple, a été détecté dans plus d’un quart des pamplemousses testés. Sa réévaluation n’est pas prévue avant 2035.
Une réglementation encore trop permissive
Si les résidus détectés restent en majorité en dessous des limites maximales autorisées (LMR), cela ne garantit pas pour autant l’absence de risques. Les agences sanitaires reconnaissent d’ailleurs que certains perturbateurs endocriniens, mutagènes ou substances cancérigènes peuvent avoir des effets même à faibles doses.
Autre point de vigilance : les effets cocktails. Lorsque plusieurs molécules interagissent, leur combinaison peut avoir des effets néfastes sur la santé, un phénomène encore mal intégré dans la réglementation actuelle.
Par ailleurs, les dérogations accordées aux agriculteurs européens pour l’usage de pesticides interdits ont augmenté de 300 % depuis 2011. Une tendance jugée préoccupante par la Commission européenne elle-même.
Comment protéger sa famille ?
Face à ce constat, l’agriculture biologique demeure à ce jour la meilleure alternative. Si les produits bio ne sont pas totalement exempts de résidus, ils en présentent des niveaux nettement plus faibles et n’utilisent pas de substances interdites.
Pour les femmes enceintes et les jeunes enfants, plus sensibles aux perturbateurs endocriniens, le bio est particulièrement recommandé.
Quelques gestes simples pour limiter l’exposition :
- Laver soigneusement les fruits à l’eau claire
- Éviter les cerises d’origine incertaine
- Privilégier les circuits courts ou les producteurs de confiance
Les cerises demeurent un plaisir estival, mais il est préférable de les choisir en toute connaissance de cause pour préserver sa santé et celle de ses proches.