Un supervolcan montre des signes de réveil, les scientifiques affirment qu’il pourrait affecter la planète entièr

Imaginez un géant endormi sous vos pieds, capable de bouleverser l’équilibre planétaire. Ce n’est pas un scénario de film catastrophe, mais la situation bien réelle qui se déroule près de Naples, en Italie. Le supervolcan des Champs Phlégréens, silencieux depuis des siècles, donne aujourd’hui des signes inquiétants d’activité. Faut-il s’inquiéter ? Les scientifiques, eux, redoublent de vigilance.
Les Champs Phlégréens : un colosse caché sous la surface
Située à proximité de Naples, cette vaste caldeira volcanique s’étend sur plusieurs kilomètres. Il ne s’agit pas d’un volcan classique, mais d’un supervolcan, c’est-à-dire une formation capable de provoquer des éruptions cataclysmiques à l’échelle mondiale. Il y a 40 000 ans, une éruption d’une puissance extrême aurait contribué à l’extinction des Néandertaliens. Depuis, la zone est sous surveillance constante.
Des séismes en série : le magma en mouvement ?
En mai dernier, un séisme de magnitude 4,4 a frappé la région — le plus puissant depuis 40 ans. Mais ce n’était pas un événement isolé : plus de 3 000 secousses ont été enregistrées en six mois. Ces tremblements ne sont pas anodins : ils signalent un mouvement du magma sous la surface. Toutes les secousses ne débouchent pas sur une éruption, mais leur fréquence inhabituelle laisse penser qu’un changement est en cours.
Des émissions de gaz record : un signal d’alerte clair
Chaque jour, la caldeira libère entre 4 000 et 5 000 tonnes de dioxyde de carbone. Ce chiffre, inédit pour un volcan resté aussi calme, inquiète les experts. Plus le magma monte, plus les gaz s’échappent. Combinée aux séismes, cette augmentation pourrait être le signe d’une activité volcanique imminente.
Une croûte terrestre qui se fragilise
Les dernières données géologiques révèlent une évolution de la structure sous-jacente : la croûte terrestre ne se contente plus de fléchir, elle commence à se fissurer. Autrement dit, les roches cèdent sous la pression, ouvrant potentiellement la voie au magma. Ce phénomène est considéré comme l’un des signaux les plus préoccupants par les vulcanologues.
Des millions de vies directement exposées
Ce qui rend cette situation d’autant plus critique ? La densité de population dans la région. Naples et ses environs, notamment la ville de Pouzzoles, abritent plusieurs millions de personnes. Contrairement à d’autres volcans isolés, celui-ci menace directement des zones urbaines peuplées. Une éruption — même de moyenne ampleur — pourrait avoir des conséquences humaines et matérielles dramatiques.
L’histoire comme guide
Les éruptions passées, comme celle de 1538 qui a donné naissance au Monte Nuovo, montrent à quelle vitesse la situation peut évoluer. Depuis 2005, le sol a gagné environ 1,5 mètre en hauteur, un phénomène appelé bradyséisme, qui traduit une montée en pression dans la caldeira.
Un impact mondial envisageable
Si une éruption devait survenir, les conséquences iraient bien au-delà de l’Italie. Un nuage de cendres pourrait paralyser le trafic aérien européen, endommager les cultures, et même refroidir le climat mondial — comme lors de l’éruption du mont Tambora en 1815. Les effets économiques et environnementaux seraient significatifs.
Observer, alerter… et espérer
Aujourd’hui, satellites et capteurs surveillent en permanence la caldeira. Chaque secousse, chaque dégagement de gaz est analysé avec précision. Car personne ne peut prédire avec certitude quand — ou si — une éruption se produira. Mais une chose est certaine : face à un géant comme les Champs Phlégréens, il vaut mieux rester vigilant.
Parce que la nature nous rappelle parfois brutalement qu’elle garde toujours le dernier mot.