Le combat poignant d’une mannequin contre un danger méconnu de l’hygiène féminine

Son existence a été bouleversée par un produit courant que des millions de femmes utilisent chaque mois. Atteinte d'une infection rare après l'emploi d'un tampon, Lauren Wasser a vu son destin basculer. Aujourd'hui, elle transforme son histoire en un message d'espoir et de prévention pour toutes.
Un malaise qui cache une urgence médicale
Tout commence par une sensation de fatigue inhabituelle. En 2012, Lauren consulte à l’hôpital pour des symptômes grippaux, mais les médecins détectent rapidement qu’il s’agit d’une affection bien plus sérieuse. Le diagnostic tombe : elle souffre d’un syndrome de choc toxique, cette infection bactérienne rare mais potentiellement mortelle, déclenchée par le port prolongé d’une protection hygiénique interne.
Placée en coma artificiel pendant plusieurs jours, la jeune femme se bat pour survivre. À son réveil, l’annonce est brutale : pour lui sauver la vie, les médecins doivent procéder à l’amputation de sa jambe droite, trop endommagée par l’infection.
L’acceptation d’un nouveau corps
Sortie de l’hôpital, Lauren affronte une réalité douloureuse : reconstruire son identité alors que son métier de mannequinat semble compromis. Sa perception d’elle-même, ses projets professionnels, sa confiance en l’avenir – tout est ébranlé. Malgré le soutien indéfectible de son entourage, elle traverse une phase de désespoir profond, frôlant parfois l’irréparable.
Mais une image la ramène à la raison : celle de son jeune frère. Elle imagine son regard s’il la découvrait sans vie. Cette pensée devient son ancre, sa raison de se battre jour après jour.
Sept années plus tard, un nouveau sacrifice
Alors qu’elle pensait avoir surmonté le pire, Lauren doit consentir à une seconde amputation, cette fois de sa jambe gauche. Une décision déchirante, mais qu’elle aborde avec une maturité nouvelle. Elle transforme cette épreuve supplémentaire en une plateforme militante, devenant la porte-parole de toutes celles qui souffraient en silence.
Elle partage son témoignage dans les médias, alerte sur les risques méconnus des protections intimes et milite pour une transparence accrue envers les consommatrices. Pour elle, la connaissance est le premier rempart contre de tels drames.
La reconquête de son image
Avec le temps, Lauren réapprend à s’aimer telle qu’elle est. Passionnée par l’univers de la mode, elle customise ses prothèses, les transformant en accessoires stylisés – dorées, élégantes, affirmées. Elle reprend le sport, retrouve les plateaux de shooting, et devient même l’ambassadrice d’une marque de lingerie inclusive, démontrant que la féminité authentique puise sa source dans une force intérieure rayonnante.
Aujourd’hui, elle affirme avec conviction : « Aucun obstacle n’est insurmontable pour moi. » Et, grâce à ses deux prothèses, elle prouve quotidiennement que les limites sont souvent celles que l’on s’impose.
Un héritage universel
Le message que Lauren souhaite transmettre ? Que la résilience est une puissance transformatrice. Qu’après les tempêtes les plus sombres, il est possible de renaître, plus lumineuse que jamais. Et surtout, que chaque femme mérite de faire ses choix en toute connaissance de cause, libre et respectée.
Elle encourage celles qui doutent à puiser en elles cette confiance perdue, à avancer la tête haute même dans l’adversité. « Assumez votre authenticité, surtout quand c’est difficile. Vous êtes déjà entières, telles que vous êtes. »
Lauren Wasser incarne bien plus qu’un parcours de mannequin : elle personnifie le courage, la transformation et l’acceptation de soi. Son histoire nous enseigne qu’une expérience douloureuse peut devenir un phare guidant les autres vers une meilleure conscience.