Santé : ce qui explique la hausse des cancers chez les jeunes

Publié le 26 mai 2025

On pensait qu’ils étaient réservés aux personnes âgées de plus de 60 ans. Et pourtant… De plus en plus de jeunes adultes découvrent qu’eux aussi peuvent être concernés par le cancer. À 20, 30 ou 35 ans, ils sont nombreux à faire face à un diagnostic qu’ils n’auraient jamais imaginé. Pourquoi cette hausse ? Et peut-on l’expliquer sans céder à la panique ? On fait le point avec les dernières données.

Une génération surprise par une maladie qu’elle ne soupçonnait pas

Élise, 28 ans, en est l’exemple émouvant. Sportive, non-fumeuse, sans antécédent familial… et pourtant diagnostiquée d’un cancer colorectal. Comme elle, de plus en plus de jeunes adultes, en pleine santé apparente, se retrouvent confrontés à une réalité brutale. Le plus troublant ? Ils ne correspondent pas au profil habituel de patient.

Et ce phénomène n’est pas isolé : il s’étend bien au-delà de nos frontières. Selon une étude publiée dans le British Medical Journal, l’incidence des cancers chez les moins de 50 ans a bondi de près de 80 % en seulement trois décennies. Et selon The Lancet Oncology, cette tendance pourrait s’intensifier d’ici 2050.

Pourquoi cette explosion soudaine de cas avant 40 ans ?

La science n’a pas encore toutes les réponses, mais plusieurs pistes se dessinent :

Le mode de vie actuel en cause

Nos assiettes sont souvent trop riches en aliments transformés, en sucres, en graisses saturées… Tandis que notre activité physique diminue, l’obésité, le diabète ou l’inflammation chronique s’installent, favorisant certains cancers. Le tabac, l’alcool et le manque de sommeil jouent aussi un rôle non négligeable.

L’environnement, dès le plus jeune âge

Pollution, pesticides, plastiques, perturbateurs endocriniens… L’exposition précoce à certains facteurs environnementaux pourrait créer un « terrain favorable » dès le plus jeune âge. Et plus l’exposition est ancienne, plus le risque augmente avec le temps.

Le microbiote, un nouvel acteur clé

Vous avez sans doute entendu parler de ce petit écosystème intestinal qui influence notre santé. Et bien, il est désormais suspecté d’avoir un lien direct avec certains cancers, en particulier digestifs. Une alimentation pauvre en fibres ou une surconsommation d’antibiotiques pourraient le déséquilibrer et fragiliser l’organisme.

Des dépistages plus efficaces

Bonne nouvelle dans tout cela : certains cancers sont simplement mieux détectés qu’avant. Mais cela n’explique pas tout, surtout quand on observe des cas avancés chez de jeunes adultes sans facteurs de risque apparents.

Et les vaccins anti-COVID dans tout ça ?

Certaines rumeurs ont circulé. Pourtant, aucune étude sérieuse à ce jour n’a établi de lien entre les vaccins contre la COVID-19 et une augmentation du risque de cancer. Les organismes de santé mondiaux (OMS, EMA, Santé publique France…) rappellent que ces vaccins sont parmi les traitements les plus surveillés au monde.

La science reste vigilante, mais à ce jour, la vaccination ne fait pas partie des causes identifiées.

Ce qu’il faut retenir (et faire)

Face à cette tendance, la réponse doit être collective et proactive :

  • Mieux comprendre les causes grâce aux recherches scientifiques
  • Prévenir plus tôt, avec des campagnes ciblées pour les jeunes générations
  • Identifier les profils à risque grâce aux avancées génétiques et technologiques
  • Adapter le dépistage, encore trop centré sur les plus de 50 ans

Car oui, les cancers chez les jeunes ne sont plus une exception. Et les outils pour les détecter, les comprendre et les prévenir existent – à condition d’y prêter attention.

Mieux informés, mieux préparés : les jeunes adultes ont désormais un rôle à jouer dans la prévention… et la science avance, main dans la main.