La fin annoncée des dates de péremption sur certains produits : vers une révolution anti-gaspillage ?

Imaginez que vous ouvrez votre placard et tombez sur un paquet de riz dont la DDM est dépassée depuis plusieurs mois. Que faites-vous ? La plupart des gens, par précaution, le jettent. Pourtant, ce réflexe est souvent injustifié et contribue à un gaspillage alimentaire considérable. Et si on vous disait que cette situation pourrait bientôt changer ?
Comprendre enfin la différence entre DLC et DDM
Avant d’aborder cette réforme potentielle, il est essentiel de clarifier une confusion qui persiste depuis trop longtemps : la différence entre DLC et DDM.
La Date Limite de Consommation (DLC), indiquée par la mention « à consommer jusqu’au… », concerne les produits frais comme la viande, le poisson ou les yaourts. Passée cette date, consommer ces aliments peut effectivement présenter un risque sanitaire.
En revanche, la Date de Durabilité Minimale (DDM), inscrite sous la mention « à consommer de préférence avant… », est une tout autre histoire. Elle concerne les produits secs comme les pâtes, le riz, les conserves ou le café. Ici, le dépassement de la date n’entraîne aucun danger pour la santé, seulement une possible altération de la qualité (goût, texture…).
Malheureusement, cette distinction reste souvent floue dans l’esprit des consommateurs. Résultat ? Des tonnes d’aliments encore parfaitement comestibles finissent chaque année à la poubelle.
Pourquoi envisager la suppression de la DDM ?
Guillaume Garot, député et défenseur actif de la lutte contre le gaspillage alimentaire, propose une mesure ambitieuse : supprimer la DDM pour certains produits secs et non périssables comme les céréales, le riz ou les pâtes. Selon lui, ces dates « n’ont aucune utilité sanitaire » et ne servent qu’à susciter une inquiétude injustifiée chez les consommateurs.
Prenons un exemple simple : le sel et le sucre. Bien conservés, ces produits peuvent se garder indéfiniment sans aucun risque pour la santé. Pourtant, beaucoup d’aliments similaires continuent d’arborer une DDM, incitant les consommateurs à les jeter inutilement.
En clair, l’objectif de cette proposition est de simplifier l’information donnée aux consommateurs et de leur éviter de jeter des produits encore bons par simple méconnaissance.
Une mesure économique et écologique essentielle
Derrière chaque paquet de riz jeté, ce sont des ressources précieuses qui disparaissent : eau, énergie, travail humain… Sans oublier l’impact financier pour les ménages. En moyenne, chaque Français gaspille environ 150 euros de nourriture par an. Dans un contexte où les prix ne cessent d’augmenter, cette perte devient d’autant plus préoccupante.
Sur le plan environnemental, le gaspillage alimentaire contribue également aux émissions de gaz à effet de serre, liées à la production, au transport et au stockage des denrées alimentaires. Moins jeter, c’est aussi alléger notre empreinte écologique.
Quelles conséquences pour les consommateurs ?
Si cette réforme est adoptée, elle ne concernerait que les produits secs et non périssables. Les DLC continueraient évidemment de s’appliquer aux aliments frais pour garantir notre sécurité.
En revanche, cela pourrait encourager chacun à réapprendre à utiliser ses sens avant de décider de jeter un aliment. Observer, sentir, goûter : des gestes simples mais efficaces pour lutter contre le gaspillage.
D’ailleurs, saviez-vous que beaucoup de produits dont la DDM est dépassée peuvent être vendus à prix réduit ? Des initiatives anti-gaspi se développent partout en France, permettant à la fois de réduire les pertes et de faire des économies.
Une réforme à suivre de près
Pour que cette mesure soit véritablement appliquée, elle devra être discutée au niveau européen. En attendant, pourquoi ne pas commencer à changer nos habitudes dès maintenant ?
La prochaine fois que vous voyez une DDM dépassée sur un paquet de pâtes ou une boîte de conserves, posez-vous la question : est-ce vraiment périmé ? Souvent, la réponse est non. Il suffit parfois de faire confiance à ses sens pour éviter de jeter inutilement.
Alors, cette réforme vous semble-t-elle prometteuse ? Si elle venait à être adoptée, elle pourrait bien transformer notre rapport aux aliments et contribuer à une consommation plus responsable et éclairée. En attendant, n’hésitez pas à être curieux, à tester et surtout… à ne plus jeter inutilement !