Les conducteurs âgés doivent-ils prouver leur aptitude au volant ?

Publié le 8 avril 2025
Les conducteurs âgés doivent-ils prouver leur aptitude au volant ?

Chaque année, des faits divers relancent la même question : les conducteurs âgés sont-ils encore aptes à prendre le volant ? Et surtout… faut-il leur imposer des tests, comme on le ferait pour repasser un examen ? Une chose est sûre : l’âge ne fait pas tout. Mais certains signes devraient inciter à la prudence.

Conduire après 75 ans : un privilège ou un risque ?

À La Rochelle, un terrible accident a marqué les esprits. Une conductrice de 83 ans a percuté un groupe d’enfants à vélo, causant plusieurs blessés. Elle roulait à contresens. Ce genre d’événement, heureusement rare, soulève une question délicate : jusqu’à quel âge peut-on conduire en toute sécurité ?

Les données de la Sécurité routière sont claires : les conducteurs de plus de 75 ans sont aussi souvent impliqués dans des accidents que les jeunes de 18 à 24 ans. Ce parallèle peut surprendre, mais il s’explique : avec l’âge, la vision, les réflexes, l’audition et l’attention peuvent diminuer.

Existe-t-il une limite d’âge pour conduire ?

Une réponse étonnamment simple : non
En France, le permis B est valable à vie, sauf en cas d’infraction grave ou de décision judiciaire. Aucun test médical ni contrôle obligatoire n’est imposé à partir d’un certain âge pour conduire une voiture particulière. Et ce, malgré les recommandations récurrentes de la Sécurité routière.

Contrairement à des pays comme l’Italie ou l’Allemagne, qui imposent des visites médicales après 70 ou 75 ans, la France fait le choix de miser sur la responsabilité individuelle.

Des solutions existent, sur la base du volontariat

Les conducteurs seniors peuvent, s’ils le souhaitent, faire évaluer leurs capacités par leur médecin traitant ou un médecin agréé. Ce dernier pourra contrôler la vue, les réflexes, la coordination, et même recommander de ne conduire que de jour ou d’éviter certaines situations à risque.

Autre possibilité utile : les stages de remise à niveau. D’une durée d’une journée, ils permettent aux aînés de réviser le Code de la route, de mieux appréhender les nouveaux aménagements (comme les ronds-points ou les assistants de conduite), et de bénéficier d’un retour bienveillant sur leur conduite.

Adapter sa conduite et son véhicule : une démarche gagnante

Avec l’âge, passer d’une boîte de vitesses manuelle à une boîte automatique peut considérablement faciliter la conduite. Des ateliers spécifiques sont organisés partout en France pour sensibiliser les conducteurs seniors à ces évolutions pratiques.

Certaines auto-écoles proposent également des cours adaptés aux seniors, avec un suivi personnalisé et un accompagnement rassurant.

Et si on arrêtait de pointer du doigt ?

Plutôt que de stigmatiser les conducteurs âgés, mieux vaut les accompagner intelligemment. Après tout, ils ont souvent des décennies d’expérience sans incident. Leur savoir-faire est précieux, mais un petit coup de pouce pour rester à jour peut tout changer.

En conclusion : conduire longtemps, oui, mais pas à n’importe quel prix

La clé réside dans l’équilibre entre liberté et sécurité. Aucune loi n’impose aujourd’hui de tests aux conducteurs seniors, mais des solutions concrètes existent pour les aider à rester autonomes, en toute sérénité. Mieux vaut prévenir que guérir : un simple stage, une consultation médicale, ou un changement de véhicule peuvent suffire à continuer à rouler l’esprit tranquille — pour soi… et pour les autres.

Connaissez-vous quelqu’un de concerné ? Partagez cet article pour l’aider à garder la route en toute sécurité.