Santé mentale des femmes : quel est le nombre d’enfants idéal selon la science ?

Publié le 23 avril 2025
Santé mentale des femmes : quel est le nombre d’enfants idéal selon la science ?

Élever des enfants, c’est un véritable marathon du quotidien. Entre les repas à préparer, les devoirs à superviser et les nuits parfois écourtées, les mères sont souvent au cœur de cette organisation invisible mais essentielle à la vie de famille. Une récente étude scientifique s’est penchée sur un sujet rarement abordé : quel est le nombre optimal d’enfants pour préserver la santé mentale des femmes ? Et la réponse pourrait bien en étonner plus d’une.

Deux enfants, le chiffre d’or pour l’équilibre mental

D’après une large étude menée au Royaume-Uni sur plus de 55 000 femmes âgées de 37 à 73 ans, le chiffre idéal pour un meilleur bien-être mental serait… deux enfants. Ce résultat, publié dans le Journal of Affective Disorders, indique que les femmes ayant deux enfants sont moins exposées aux troubles de l’humeur comme la dépression majeure ou le trouble bipolaire.

Pourquoi deux ? Selon la psychologue Amélie Boukhobza, ce chiffre représente un bon équilibre : « Un enfant unique demande souvent plus d’attention, car toute l’énergie éducative se concentre sur lui. Avec deux, les enfants interagissent entre eux, ce qui peut alléger la charge mentale parentale. »

Une question de charge mentale et de partage

La parentalité moderne met souvent les femmes en première ligne. En France, selon l’étude Partage des Inégalités68 % des femmes prennent en charge les tâches ménagères au quotidien, contre seulement 43 % des hommes. Cette inégalité chronique ajoute une pression considérable, en particulier lorsque le nombre d’enfants augmente.

Avec deux enfants, le quotidien semble plus gérable selon les chercheurs. Les routines deviennent plus stables, les dépenses plus prévisibles, et l’organisation familiale moins stressante qu’avec une famille nombreuse. Cela contribue à préserver la santé mentale, en limitant le stress chronique et les sentiments de débordement.

Des effets visibles aussi sur la santé physique

Au-delà de l’aspect psychologique, avoir deux enfants serait également bénéfique pour la santé physique des mères. Les chercheurs ont observé un risque réduit de troubles musculo-squelettiques, de douleurs chroniques et de complications liées aux grossesses multiples. Moins de grossesses, c’est aussi moins de bouleversements hormonaux, et un corps qui récupère plus facilement.

Quand la maternité devient source d’épuisement

Pour les femmes ayant plus de deux enfants, l’étude souligne une tendance à l’épuisement mental et physique. Certaines, comme Céline Bertrand (connue pour sa participation à Familles nombreuses : la vie en XXL), racontent publiquement leur lutte contre la dépression post-partum et le besoin vital de « s’aérer » pour mieux revenir à leur famille.

Ces témoignages révèlent un paradoxe : la joie d’une famille nombreuse peut coexister avec une fatigue mentale profonde. D’où l’intérêt de réfléchir à l’impact réel du nombre d’enfants sur l’équilibre personnel.

Une tendance qui se reflète dans les chiffres de la natalité

Le constat est aussi visible à l’échelle nationale. En 2024, selon l’Insee, le taux de fécondité en France est tombé à 1,59 enfant par femme, soit un recul de 6 % par rapport à l’année précédente. Une baisse qui s’explique par plusieurs facteurs : report du premier enfant, quête d’indépendance professionnelle, évolution des rapports hommes-femmes…

Henri Bras, démographe à l’Ined, rappelle que ce phénomène, bien que préoccupant pour les retraites à long terme, reflète aussi une transformation sociétale majeure. Les femmes choisissent de plus en plus une maternité « choisie », en tenant compte de leur bien-être et de leur avenir personnel.

En conclusion

Il n’existe évidemment pas de règle universelle sur le nombre d’enfants idéal. Mais les données sont claires : deux enfants semblent offrir un équilibre plus favorable à la santé mentale des femmes. Moins de stress, plus de stabilité, et un peu plus d’espace pour elles-mêmes. Une donnée précieuse à prendre en compte dans un monde où concilier maternité et bien-être reste un vrai défi.