Succession : grâce à une astuce dans son testament, elle épargne 508 818 euros à sa famille

À Paris, une grand-mère de 92 ans a trouvé une solution ingénieuse pour transmettre son appartement à sa famille tout en évitant des frais exorbitants. Alors que les droits de succession ne cessent d’augmenter, elle a appliqué une astuce peu connue mais parfaitement légale, qui lui a permis d’économiser plus d’un demi-million d’euros. Voici comment cette stratégie habile a tout changé...
Un problème que des millions de familles connaissent : la succession qui pèse lourdement
En France, l’héritage n’a rien d’un cadeau. Les frais de succession, souvent élevés, laissent bien des familles dans l’embarras financier. À chaque génération, c’est le même casse-tête : comment transmettre sans que l’État n’en prélève une part conséquente ? Même avec l’abattement de 100 000 € entre parents et enfants, les biens immobiliers, en particulier dans les grandes villes comme Paris, font rapidement sauter les plafonds.
C’est ce qui inquiétait Louise, 92 ans, propriétaire d’un bel appartement dans le 15ᵉ arrondissement de Paris, estimé à 1,4 million d’euros. Veuve et mère d’une fille unique, elle redoutait de léguer à sa fille une note fiscale particulièrement lourde.
Une solution inattendue : le testament avec cantonnement
Plutôt que de se contenter de la solution classique – laisser son héritage « par défaut » à sa fille – Louise a pris une décision audacieuse : faire rédiger un testament désignant sa fille Marie comme légataire universelle.
À première vue, ce détail semble anodin : en tant que fille unique, Marie aurait de toute façon hérité de l’ensemble du patrimoine. Mais ce petit choix change tout. Car, en tant que légataire universelle, Marie peut se cantonner : c’est-à-dire, accepter seulement une partie de la succession et laisser le reste à d’autres bénéficiaires, en l’occurrence, ses propres enfants.
Une stratégie de transmission à deux étages
Marie a accepté uniquement l’usufruit de l’appartement – le droit de l’occuper ou de percevoir les loyers – tandis que la nue-propriété a été transmise directement à ses deux enfants. Concrètement, cela veut dire que :
- Marie peut vivre dans l’appartement ou le louer.
- Ses enfants, Jade et Antoine, en sont propriétaires sur le papier et en hériteront en totalité à son décès, sans frais de succession supplémentaires.
Résultat ? Le patrimoine est démembré, les droits de succession sont répartis sur trois personnes, et la base imposable est nettement allégée.
Une économie de 508 818 € sur les droits de succession
Sans cette astuce, Marie aurait hérité de l’ensemble, avec une base imposable de 1,3 million d’euros après abattement. Avec un taux pouvant atteindre 40 %, elle aurait dû s’acquitter de plus de 762 000 €.
Grâce au cantonnement :
- Marie ne paie des droits que sur l’usufruit (estimé à 560 000 € à son âge), soit 90 194 €.
- Ses enfants paient chacun 81 833 € pour la nue-propriété (840 000 € partagée).
Total payé : 253 861 €, soit 508 818 € d’économies ! Et mieux encore, Jade et Antoine deviendront pleinement propriétaires à la mort de leur mère sans repasser par la case impôts.
Une technique 100 % légale, mais peu connue
Ce montage, bien qu’entièrement légal, reste largement méconnu. Comme l’explique le notaire Antoine de Ravel d’Esclapon, cette optimisation patrimoniale repose sur une fine connaissance des lois fiscales et testamentaires.
Ce n’est pas réservé aux grandes fortunes ! Que vous possédiez un appartement, un portefeuille d’actions ou une petite entreprise, ce type de stratégie est accessible à toute personne bien accompagnée.
Conclusion : transmettre sans se ruiner, c’est possible
Avec cette astuce, Louise est restée maîtresse de son patrimoine jusqu’à la fin, tout en évitant une taxation trop lourde pour ses proches. On parle ici d’une véritable opération d’« horlogerie patrimoniale », où chaque rouage juridique a été précisément ajusté.
En somme, quand il s’agit de succession, mieux vaut anticiper plutôt que subir. Un bon notaire peut faire économiser des sommes considérables. Et parfois, une simple ligne dans un testament suffit à faire toute la différence.