Xueli, rejetée à la naissance pour son albinisme, illumine aujourd’hui les pages de Vogue
Son histoire commence par un abandon, sa singularité physique ayant effrayé ses parents biologiques. Pourtant, Xueli a transformé ce rejet en une force éclatante, devenant un visage emblématique de la mode internationale et une voix puissante pour l'acceptation des différences.
L’albinisme : une singularité génétique souvent incomprise
L’albinisme représente une particularité génétique rare caractérisée par une production insuffisante de mélanine, ce pigment naturel qui donne leur couleur à notre épiderme, notre chevelure et nos iris. Cette condition confère une apparence distinctive – teint pâle, cheveux blancs, sensibilité oculaire accrue – mais s’accompagne malheureusement de nombreux préjugés et discriminations.
Dans diverses cultures, cette différence physique reste source de stigmatisation, parfois au point que des enfants en sont marginalisés, voire confrontés à des situations périlleuses. Une réalité que Xueli a frôlée, même si son destin a finalement pris une tournure plus clémente.
Un abandon précoce… suivi d’une adoption salvatrice
Quelques jours seulement après sa venue au monde, les parents biologiques de Xueli ont pris la décision de ne pas l’élever. La fillette s’est alors retrouvée placée dans un orphelinat où le personnel, ému par sa vulnérabilité et sa beauté hors norme, lui a choisi le prénom « Xueli », signifiant « belle neige » en chinois. Une dénomination qui s’avérera prophétique.
Quelques années plus tard, une famille néerlandaise l’accueille par adoption. Baignée d’affection, Xueli explore progressivement le monde tout en découvrant le poids des regards extérieurs. Elle comprend rapidement que sa singularité captive l’attention… et parfois génère de l’incompréhension. Au lieu de chercher à la dissimuler, elle opte pour en faire un atout majeur.
Le monde de la mode embrasse la diversité
À l’âge de 11 ans, son existence connaît un nouveau bouleversement. Un photographe hongkongais, impliqué dans un projet célébrant toutes les expressions de la beauté, remarque Xueli et l’invite à participer à un défilé. Cette expérience s’avère être une véritable révélation. Peu après, un autre artiste basé à Londres lui offre la une de Vogue Italia. Un songe ? Non, une concrétisation.
Sur le moment, Xueli ne mesure pas pleinement l’importance de cette réalisation. Mais elle comprend rapidement que son visage en couverture d’une telle publication dépasse largement le cadre d’une simple photographie : cela constitue un véritable message.
Au-delà du mannequinat, un plaidoyer pour la différence
Depuis cet événement fondateur, Xueli multiplie les collaborations tout en conservant son ancrage dans la réalité. Sa motivation profonde ? Œuvrer pour la sensibilisation à l’albinisme et combattre les idées préconçues. Pour elle, il ne s’agit pas simplement de poser devant les objectifs, mais d’utiliser sa plateforme comme mégaphone. « Je souhaite que les gens comprennent que l’albinisme n’est ni une malédiction, ni une source de honte. C’est une caractéristique génétique, comme tant d’autres », souligne-t-elle.
Elle s’engage également en faveur d’une représentation médiatique plus inclusive. « La beauté ne se quantifie pas en centimètres ni en normes établies. Ce sont les parcours de vie, les singularités, les regards authentiques qui nous rendent véritablement beaux. »
Une luminosité qui émane de l’être intérieur
Ce qui impressionne chez Xueli, au-delà de son photogénisme évident, c’est sa sagesse précoce et sa profondeur humaine. « Ma vision étant limitée, je me concentre sur la voix des personnes, leurs paroles, ce qu’elles communiquent véritablement. C’est leur beauté intérieure qui me touche », partage-t-elle avec une maturité saisissante.
À 16 ans, elle n’a pas simplement franchi des barrières esthétiques : elle inspire désormais des milliers de personnes. Elle démontre qu’il est possible de métamorphoser une blessure en message porteur, un rejet en réussite éclatante, et une différence en source de lumière.
Un parcours rayonnant qui nous rappelle avec éloquence que l’authentique beauté réside souvent là où nous ne pensions pas la découvrir.




