Lorsqu’une personne a moins de 24 heures à vivre, elle émet ce son

Publié le 11 avril 2025
Lorsqu’une personne a moins de 24 heures à vivre, elle émet ce son

On l’appelle parfois « râle de la mort », une expression chargée, mais derrière ce terme se cache un phénomène naturel et fréquent en fin de vie. Ce son particulier survient généralement dans les dernières 24 heures précédant le décès. Il apparaît lorsque le corps, affaibli, ne peut plus éliminer normalement les sécrétions comme la salive ou les mucosités.

Ces liquides s’accumulent dans les voies respiratoires, produisant un bruit humide, proche d’un gargouillement ou d’un ronflement.

On pourrait comparer cela à un évier partiellement bouché : l’eau reste bloquée, provoquant des remous sonores. Mais rassurez-vous : ce son, bien que déroutant, n’est pas douloureux pour la personne qui le produit. Il est souvent bien plus éprouvant pour les proches que pour le mourant lui-même.

À quoi ressemble ce son exactement ?

Le râle d’agonie peut varier en intensité et en fréquence. Parfois discret, parfois plus marqué, il accompagne souvent chaque respiration. Imaginez un souffle entrecoupé de petits gargouillis, un crépitement humide qui rythme les inspirations.

Les professionnels de santé rappellent que la personne est généralement inconsciente à ce stade, et qu’elle ne ressent ni douleur ni gêne. Ce son, aussi bouleversant soit-il pour les proches, fait simplement partie du processus naturel de la fin de vie.

Pourquoi ce phénomène se produit-il ?

À l’approche du décès, les fonctions corporelles ralentissent progressivement. Les réflexes tels que déglutir ou tousser disparaissent, empêchant le corps de gérer les sécrétions accumulées. La respiration devient alors bruyante, et ce bruit n’est que le reflet mécanique de ce ralentissement.

On peut comparer cela à un moteur qui tourne au ralenti : le mouvement est encore là, mais le fonctionnement n’est plus optimal. Le râle est l’un des signes que le corps termine doucement son cycle.

Quelle durée après l’apparition du râle ?

En moyenne, une personne vit encore environ 25 heures après l’apparition du râle, mais cela peut varier considérablement. Certains s’éteignent plus rapidement, d’autres tiennent encore plusieurs heures ou jours, surtout dans le cadre de soins palliatifs bien encadrés.

Il est essentiel de rappeler que ce bruit ne signifie pas un décès immédiat, mais marque simplement l’entrée dans la phase terminale.

Quels autres signes annoncent la fin de vie ?

Le râle d’agonie n’est qu’un des signes parmi d’autres. Il peut être accompagné de :

  • Une respiration irrégulière, saccadée ou haletante
  • Des extrémités froides, parfois bleutées
  • Une peau marbrée
  • Une altération de la conscience, confusion
  • Une agitation ou des mouvements inhabituels

Ces manifestations sont normales dans ce contexte, même si elles sont parfois difficiles à observer pour les proches.

Peut-on atténuer ce son ?

Oui. Les équipes médicales peuvent mettre en place plusieurs gestes simples pour améliorer le confort :

  • Changer la position : allonger la personne sur le côté ou relever sa tête peut faciliter l’écoulement des sécrétions.
  • Hydrater la bouche avec des compresses humides pour limiter l’inconfort buccal.
  • Aspirer doucement les sécrétions, si nécessaire.
  • Réduire les apports en liquides, afin de limiter la production de sécrétions.
  • Prescrire certains médicaments, qui contribuent à assécher les sécrétions en douceur.

Le but n’est pas d’accélérer ni de retarder la fin de vie, mais de garantir un maximum de confort et de sérénité.

Ce que les proches doivent retenir

Le râle d’agonie est souvent une source d’angoisse, mais il ne traduit pas une souffrance. Les soignants sont formés pour expliquer, accompagner et rassurer les proches dans ces moments délicats.

Il est essentiel de se souvenir que ces instants peuvent aussi être remplis de douceur. Être présent, tenir la main, parler doucement à l’oreille… Ce sont ces gestes simples qui font la richesse des derniers instants.

Une fin de vie naturelle, et non dramatique

Le râle de la mort n’est pas une alerte de douleur, mais un signal du corps qui ralentit. À l’image d’un crépuscule annonçant la nuit sans violence, ce bruit marque une transition vers la fin, sans brutalité.

C’est une manifestation de l’humanité dans ce qu’elle a de plus intime, fragile… mais aussi apaisante.